Vos pensées récurrentes sont le plus souvent négatives ou désagréables.

La critique des autres est votre spécialité.

Vous mettez toujours et très vite le doigt sur ce qui ne va pas. C’est même un talent chez vous.

Vous râlez souvent contre les autres, les circonstances et contre la vie en général ?

Vous avez parfois la sensation que tout se ligue vraiment contre vous.

Stop au diktat de la pensée positive !

D’ailleurs vous en avez marre du diktat actuel de bienveillance et de pensées positives.

Ça ne fait pas avancer le monde. Ça rendrait même les gens plutôt mous et faibles.

Regarder les choses en face, c’est tout ce qui compte, et cela même si la réalité n’est pas chouette:

Vous le faites sans détours que cela vous concerne vous, ou que cela concerne les autres.

Pour vous c’est donner l’heure exacte et être franc.

Cela me fait penser à mon ami d’enfance, Jean.

Depuis nos 6 ans,  nous passions nos vacances d’été ensemble dans la grande maison familiale de ses grands-parents.

Lui, pédalait rageusement sur son vélo dans les sentiers que nous écumions, quand je m’arrêtais tout le temps: pour regarder un insecte, pour tenter de découvrir des traces de chevreuils, ou rien que pour prendre le temps et respirer.

Il me hélait, pas le temps pour ça.

Lui, voulait aller vite, je me demandais souvent contre qui il se battait.

On avait le temps et la vie devant nous.

Lorsque je l’ai revu récemment, pour les noces d’or de ses grands-parents, nous étions seuls autour d’un thé matinal.

Etonnamment, il m’a partagé ce qu’il vit aujourd’hui dans son quotidien:

“Je me réveille, le matin; j’ouvre doucement mes paupières, je scrute les murs et le plafond."

Et je réalise progressivement que je suis là, dans ma chambre. Annette est à mes côtés.

Je m’étire après une nuit qui semble avoir été réparatrice à la suite de la journée intense de la veille.

Mais au fur et à mesure, mon sourire disparaît pour faire place à une moue boudeuse.

Mes joues se contractent, mon front se plisse, mes mâchoires se serrent et mes lèvres se pincent. “

Je comprends que la contrariété se lit  totalement sur son visage.

Il poursuit:

“ Je pose un baiser du bout des lèvres sur la joue d’Annette et je me lève. J’ai du boulot depuis que j’ai changé d’entreprise. "

Et ça ne rate pas, je dois flanquer un grand coup de pied dans les chaussures des gamins qui encombrent le passage dans le couloir.

Encore un truc qui est pas rangé !

Bien sûr, les enfants ont chahuté hier soir et tout est resté en plan.”

Je comprends que le moment familial partagé ensemble et les fous rires ne lui reviennent pas du tout en tête.

Il est obnubilé par le désordre.

Tout comme dans notre enfance.

Quand les jouets n’étaient pas remis dans leurs boîtes et qu’il cherchait vainement le lego à 6 pointes en fouillant nerveusement dans la caisse, sans le trouver.

Incapable de patienter.

“Je rejoins la cuisine”...me dit-il,

Fort probablement en continuant de maugréer intérieurement sur ce qui ne lui convient pas, ce qui le dérange et ce qui l’agace.

...“ D’un geste vif, j’attrape la cafetière, pour préparer un bon café."

Et vlan, mauvaise manoeuvre, le filtre rempli de marc de café tombe par terre et explose totalement.

Pourtant, tu me connais, je suis méticuleux et attentif “

Je vois totalement le scénario.

Perdu dans ses pensées plutôt négatives, il a dû mal effectuer la manoeuvre et la pression intérieure a dû augmenté de façon vertigineuse.

Il avait si souvent les yeux exorbités quand il n'arrivait pas à visser le mécano qui ne coulissait pas.

Il hurlait sur tout ce qui passait.

Nous, nous nous envolions comme des moineaux affolés pour éviter d’attirer ses foudres.

Avec le temps, Jean n’a pas changé.

“ Je suis mis à hurler et Annette est venue m’aider.”

Annette qui vit à ses côtés depuis 10 ans, maintenant, le connait bien.

Elle a dû se lever rapidement avant que ses jurons n’achèvent pas de réveiller la maisonnée.

“J’ai l’impression de ne vivre que des journées de M….

Et rien ne vient rattraper ni changer la tendance.

Bouchons sur le chemin du bureau...

Arrivé à la bourre à la réunion de chantier, ce que je déteste. J’ai horreurs des retardataires. Alors l’être moi-même c’est un calvaire.

Tu te doutes bien que, madame l'imprimante capricieuse en profite pour faire des siennes.

Impossible d'imprimer le dossier.

J'ai du partir avec un dossier pas à jour. Faudra que je me remémore les changements qu’on a réalisés.

J’ai beau le savoir, mais j’avais pas eu le temps de le faire la veille.  

Et puis, j’ai des interlocuteurs qui pigent que dalle aux enjeux du projet et auxquels il faut que j’explique au moins trois fois, ce que je leur il leur ai déjà dit, en gardant un sourire forcé.

Ça c’est le pire. parce qu’avec des clients, je peux pas me lâcher.

Mais franchement, je pense vraiment qu’on n’est pas aidés. Tous les clients en se valent pas.

Je me demande vraiment pourquoi le monde est décidément contre moi à ce point.

J’ai vraiment la conviction que tout est fait exprès pour m’empêcher d’être heureux.

Et c’est pas Christophe André qui parle de bienveillance à la radio, qui me fera changer d’avis.”

Je retrouve Jean, tel qu’il était, les années qui ont suivi, n’ont fait que renforcer, sa vision du monde et ses modes de fonctionnement.

Il est convaincu que s’il était mieux entouré, sa vie serait beaucoup mieux.

Il le sait. Y repense tous les jours, revoit en boucle ce qui ne va pas.

Et rien à faire, tout foire, tout est pénible.

Ou quand ça marche, c’est à croire que ça relève du miracle.

Il ne s'y attarde pas. Redoutant plus le prochain obstacle ou désagrément.

Le meilleur moment reste celui où il part à la salle de sport pour se défouler de toutes ses contrariétés.

Au moins, il évite ainsi la tentation flanquer une gifle à ses enfants, de hurler sur sa compagne ou d’insulter ses collègues ou ses clients.

Mais il n'en pense pas moins. Ses pensées le ramènent irrémédiablement aux mêmes idées.

Rien, ni aucun d’entre eux n'échappe aux critiques qu’il leur adresse en son fort intérieur.  

Et le soir, lorsqu’il rejoint les siens, il survole les moments de câlins et de jeux, happé par ses pensées désagréables, ratant ainsi tout ce qui fait le plaisir et la joie d’une vie de famille qu’il a pourtant la chance d’avoir.

Notre cerveau est construit pour traquer ce qui nous met en danger

La tentation serait forte de dire à Jean de regarder tout ce qui fonctionne dans sa vie pour mieux en profiter.

C’est d’ailleurs ce que la tendance actuelle de pensée positive répand actuellement autour de nous.

Or ce n’est PAS SPONTANÉMENT possible.

Car notre cerveau est construit pour traquer ce qui nous met en danger.

C’est en traquant les dangers potentiels que les mammifères se maintiennent en vie.

L’évolution actuelle, n’a pas modifié ce mécanisme viscéral.

La seule différence avec la vie ancestrale, c’est que la source de danger a changé.

Ce ne sont plus les animaux dangereux ou les guerriers des autres tribus mais ce sont tous nos tracas, toutes ces choses qui nous contraignent, tous ces fragments de traumatismes qui se présentent à nous.  

Notre cerveau les identifie comme des ennemis ou des dangers, d’autant plus si nous avons vécu des expériences dans notre passé qui confirment qu’ils en sont bien.

Ce à quoi nous prêtons attention prend plus de place que le reste

Ainsi, balayant notre environnement à la recherche de tout ce qui potentiellement nous met en danger, il est difficile de repérer les moments de joie, de bonheur.

L’effet second qui s’opère est ce que j’appellerais, l’effet de rémanence.

Vous savez comme le jour où vous êtes enceinte, et que du coup vous avez l’impression qu’il n’y a que des femmes enceintes autour de vous.

Ou bien que vous avez choisi une voiture rouge et que vous avez la sensation que ce n’est pas très original, parce que vous en voyez beaucoup.

Et bien ce mécanisme, renforce, la tendance à voir tout qui ne nous convient pas.

Du coup Jean, commence à se sentir oppressé par un phénomène qui lui échappe et qui renforce ses craintes et sa tension intérieure.

Quand la rumination mentale s’en mêle.  

Notre capacité de raisonnement et d’analyse, loin de nous aider, peut alors nous jouer des tours.

Lorsqu’on est pris dans un mal être, on y réfléchit, et on cherche des solutions.

On cherche la cause, on analyse la situation  

Pourquoi, suis je si nul ?

Pourquoi ce travail est-il si difficile?

Pourquoi les enfants sont insupportables?

Pourquoi mes clients sont pénibles?

Et notre cerveau qui produit des milliers de pensées par jour, alimente très vite de façon automatique un cercle délétère si l’on n’y prend pas garde.

Et plus on cherche, plus on tourne en boucle dans des pensées négatives.

Cela  s'appelle de la Rumination mentale.

Quand le traumatisme s’invite sans qu’on le veuille

Quand les pensées négatives s'alimentent les unes des autres jusqu’à  créer des scénaris de plus en plus anxiogènes.

Un boucle qui s’alimente toute seule si l’on n’y prend pas garde.

Et cette croyance qu’en envisageant le pire, je me prépare et je pourrai éviter le mal, génère un effet inverse à son objectif.

Car plus on tourne en rond dans le désagréable, la peur et le doute, plus on amplifie l’effet stressant et douloureux.

Arrêter ce phénomène repose sur une décision consciente et voulue, puis sur la pratique et l'entraînement à de nouveaux modes de fonctionnements intérieurs dont je vous reparle dans une prochaine newsletter.   

Et vous ?

En attendant, avoir conscience est déjà le premier pas vers un changement.

Avez-vous repéré ce type de fonctionnement chez un proche ? C’est souvent plus facile à percevoir chez autrui que sur soi.

Ensuite, observez si vous vivez ce genre ce phénomène, vous aussi.

A quoi prêtez-vous attention?

Ruminez-vous ?

Sur quels sujets ?

A quelles périodes?

Qu’avez-vous tenté pour vous protéger ?

Et si cela vous convient, écrivez-moi pour partager votre expérience en vous inscrivant à ma newsletter.

C'est avec beaucoup de plaisir que je vous lirai et vous répondrai.

Répondre

Votre adresse email ne sera pas publiée.