Cela fait un bout de temps que vous remettez à plus tard, mais là, ça y est, vous acceptez le poste qu’on vous propose.
Elle (ou il ) vous plaît, vous vous demandez à chaque fois que vous le (ou la) voyez si vous allez donner suite à ses avances, mais là, c’est décidé, vous vous lancez.
Vous venez de vous acheter un superbe objet dont vous rêvez depuis longtemps; malgré la joie initiale au moment de l’achat, vous êtes reparti(e) en boucle, j’aurais pas dû, c’est trop cher, et puis si, ça me plait; je vais le ramener, oh non je le garde.
Vous avez envie de partager une nouvelle avec une personne, et là, vous entendez des voix intérieures qui vous disent “ non, ne dit pas “ “oui, je peux bien lui dire”. Vous hésitez. Dire, pas dire.
Vos relations de couple ne vous conviennent plus et vous oscillez entre je pars/je reste. Le temps passe et rien ne change. Partir ou rester, vous n'avez pas tranché.
Et quand on y regarde de plus près, il n’y a pas grand chose à faire dans toutes ces situations qui ont toutes des avantages et des inconvénients. Juste DECIDER.
Mais voilà, cela semble plus compliqué qu’il n’y paraît.
Décider ou prendre une décision
Que voulez vous vraiment ?
Etes-vous capable de vous y tenir ?
Une décision n’est pas fondée sur un essai :
on y va, ou bien, on n’y va pas.
Ce n’est pas un entre deux.
Une décision ne repose pas non plus sur un marchandage:
j’essaye ceci, seulement si, ou bien, à condition que.
Décider ne nous met pas nécessairement dans le calme intérieur.
Décider, c’est dire oui à certains aspects, et dire non, à d’autres.
Il est rare qu’un désir ne nous amène pas à sortir de notre ronron habituel, à sortir des sentiers battus ou à se différencier d’un groupe.
Deux aspects coexistent: la peur de l’inconnu et en même temps l’envie de changer.
La décision de satisfaire son envie et son désir a de grandes chances de générer en nous de la peur ou à minima de l’inquiétude.
Décider génère donc souvent une tension intérieure. Sauf si le choix est totalement assumé. Encore que le futur inconnu puisse générer un stress malgré tout.
Pour éviter cette tension, on peut être amené à rechercher la validation des autres: des amis, des coachs ou de la société.
Soit dit en passant, comment décider si une personne nous dit que notre idée est géniale et une autre, que cette même idée est catastrophique.
Dans ce cas, nous voilà peu avancé(e); reporter la décision à l’extérieur de nous ne changera pas le défi que nous avons nous même.
Il faut DECIDER et décider c’est choisir.
Comment savoir si c’est le bon choix pour soi ?
C’est possible. Oui, totalement possible.
Lorsqu’on se visualise dans son choix, si ce choix est bon pour soi et qu'on fait abstraction de ce qu’en pensent les autres, on ressent en soi, un grande énergie, une profonde joie. Le sentiment que c’est juste pour nous.
Cela bien sûr, si l’objet du choix ne nous est pas nuisible ou bien s’il ne nuit pas à autrui.
Ainsi, une patiente, me demandait si elle devait ou pas accepter le nouvel emploi qu’on lui proposait à plus de 70 km de chez elle.
Si nous avions argumenté, nous aurions retrouvé tous les arguments de son entourage.
"Tu vas devoir changer de maison, tu peux pas partir si loin".
Et elle, elle continuait de s’interroger.
Alors je lui ai proposé l’exercice de trois chaises.
A l’issue de cet exercice, le départ lui est apparu comme une évidence.
Elle s’est organisée pour gérer la distance au départ, avant de déménager.
Et plus tard, lorsque je l’ai revue, elle avait le sourire aux lèvres.
Elle travaillait dans une équipe super et avait trouvé une chouette maison.
“C’est la meilleure décision que j’ai prise” me dit-elle.
Décider a plein d’avantages !
C’est à ce niveau que décider une bonne fois pour toute, aide à quitter le bouclage qui nous maintenait dans l'immobilisme.
Cela peut être également la cause d’une procrastination persistante.
Vous êtes la seule personne à savoir ce que vous voulez.
Franchir le pas en étant la seule personne à décider pour vous.
Cette capacité à prendre une décision s’acquiert par la répétition.
Une fois le pas sauté, il s’agit d'aller jusqu’au bout.
Inutile de revenir dessus pour savoir si c’était la bonne décision ou le bon choix.
Si c’est une sage décision, se reposer encore et encore la question, n’accroîtra pas la sagesse du choix que vous avez fait. Au contraire, cela affaiblira votre avancée dans la nouvelle direction.
Décider, c’est également assumer ses choix.
Prendre le risque que les choses ne se passent pas comme on le pensait.
Au carrefour prochain, vous allez à droite ou à gauche ?
A droite c’est que vous faites tous les jours.
A gauche, vous ne connaissez pas .
Cette patiente aurait très bien pu mal tomber dans ce nouveau job.
Dans la mesure où n’avait pas tout vendu sa maison, elle pouvait quitter ce nouveau job et en chercher un autre.
Le seul inconvénient aurait été d’avoir effectué un peu plus de transports.
Le grand avantage, avoir essayé et testé, l'aurait mise en mouvement.
Par ailleurs, pour connaître, il faut découvrir et faire l’expérience.
Est ce que découvrir et faire l’expérience est une erreur ?
Non, c’est juste un apprentissage.
Si l’apprentissage est désagréable, il vous suffira d’intégrer ces nouvelles informations pour réajuster vos actions futures.
Y a t-il des choix irrémédiables ?
Oui parfois.
Mais généralement, on ne peut jamais dire qu’on savait à l’avance ce qui se passerait.
On est parfois surpris de l’évolution des événements.
Revenir sur le choix qu’on a fait en se disant, “si j’avais su, je n’aurais pas décidé cela”.
C’est facile à dire à postériori. Il est évident que si vous aviez su, vous auriez décidé autrement.
Mais, voilà, la réalité est que vous ne saviez pas et que vous ne pouviez pas savoir.
Et que l’on ne sait pas ce que la vie réserve. Et qu’on décide toujours dans un environnement incertain.
Nous prenons nos décisions dans un environnement où une part d’incertitude demeure toujours.
La vie.
“La vie est un mystère qu’il faut vivre et non un problème à résoudre “ ( Gandhi)
Cela n'entache aucunement votre valeur, ni votre capacité de décider et de choisir.
L’ambivalence
L’ambivalence n’existe pas en soi.
On est ambivalent par rapport à une façon d’être ou de faire.
Ainsi, avoir envie de changer profondément et en même temps, ne pas s’y engager réellement.
L'ambivalence signifie à l'origine la coexistence des sentiments d'amour et de haine dans la relation à une personne.
Puis ce terme sera ensuite élargi pour désigner l'existence simultanée et indissociable des deux tendances opposées:
oui / non,
affirmation / négation.
Ainsi à différents niveaux, sentiments, actions, pensées:
je l'aime / je le déteste,
je veux / je ne veux surtout pas ,
je pense que/ je pense le contraire...
J’ai envie de me séparer / je préfére rester avec cette personne.
Ce n’est pas l’ambivalence elle-même que l’on soigne.
Il s’agit de repérer et d’analyser les forces qui sont en présence en vue de trouver ce qui pousse d’un côté et ce qui retient de l’autre.
Quelles motivations entrent en conflit.
Quels enjeux les sous-tendent.
Quelles parties de soi ont des envies qui s'opposent.
La situation éclaircie, l’ambivalence se résout du même coup.
L’ambivalence peut être accentuée en cas de jalousie, de deuil ainsi que dans certaines pathologies qui font souffrir, comme la névrose obsessionnelle ou la dissociation structurelle.
Pour autant, un certain degré d'ambivalence est toujours présent en chacun de nous, quel que soit l’âge.
La maturation psychique permet d’intégrer les deux composantes opposées et de réduire les conflits intérieurs extrêmes.
Si vous souffrez de ne pas bien savoir quels sont vos sentiments réels, si vous vous sentez tiraillé(e) entre des émotions et des sentiments opposés à l'égard d’une personne ou dans une situation particulière, vous pouvez vous faire accompagner par un spécialiste.
L'ambivalence n'est pas une pathologie. Soyez rassuré(e) !
C'est juste la définition d'une attitude double et contradictoire à propos d'une situation, d'une personne.
Alors quoi faire ?
1-Prenez le temps de revoir votre vie et de vous souvenir des moments où vous avez pris des décisions rapidement.
Que pensiez-vous ? quelle était votre motivation ?
2-Puis pensez à une décision que vous hésitez à prendre et effectuez le petit exercice proposé ci dessus.
Qu’est ce qui se présente à vous ?