Aujourd’hui, j’aimerais vous parler de ces réveils qui ne sont pas comme les autres.

Vous savez, ce genre de réveil où, au fur et à mesure qu’on ouvre les yeux, on réalise qu’une catastrophe est arrivée.

Une catastrophe qui peut prendre tant de formes :

  • La maladie révélée, qui est là désormais et qui ronge mes cellules,
  • Le vide du départ de celui que j’aimais,
  • L’agression sexuelle qui traverse mon corps avec force,
  • Ma maison qui s’écroule emportée par les flots de la crue,
  • L’emploi dont je viens d’être viré définitivement,
  • Le décès d’une personne chère
  • Ou bien cette catastrophe qui touche ceux que j’aime ….

Je parle bien ici des coups durs que la vie nous réserve et auxquels on n’est pas préparé.

Je parle plus spécifiquement de la différence entre le moment où cette catastrophe nous tombe dessus et ce moment où on la réalise.

Ce moment où on ressent pleinement ce qui s’est passé.

Ce moment, qui est souvent un réveil.

Quand tout bascule

Un réveil comme ceux-là, j’en ai également vécu. Plus particulièrement un, dont je parle rarement, et qui a pourtant changé toute ma vie.

Je me replonge le jour J :

Une voix sourde résonne, elle semble provenir de loin, de si loin. On dirait qu’elle vient d’une autre planète.

D’ailleurs ce point blanc qui apparaît, puis ce visage auréolé de lumière, et cette voix qui me répète,
« Madame, Madame réveillez-vous. Réveillez-vous. »

Mon corps est totalement engourdi, je ne sens plus mes membres.

Où suis-je ?

Enfin, après un temps que j’ignore, je commence à être plus consciente de ce qui est en train de se passer.

« Où en étais-je ? Ah, oui… c’est vrai. J’attends un bébé à oui …c’est vrai,… ah oui …

« Peut-être enfin arrivé. »

La voix de la sage femme se fait plus claire …« Madame,… Madame… » .

Et je commence à demander. « Mon bébé il est où …. »

La vie commence à reprendre dans mon corps. « Mon bébé… »

Lorsque la sage femme me répond : « Mort …. Votre bébé est mort. »

Ankylosée… je ne parviens pas à distinguer :

est-ce un rêve ? Un cauchemar ?

Et pourtant cette douleur physique dans le ventre est bien vraie.

Mort… Mais le médecin me secoue « Madame, réveillez-vous. »

Il n’y a plus de doute, je suis vivante, je reviens à moi, dans la conscience de ce qui est en train de se passer, terrassée par cette effroyable nouvelle.

« Mon bébé est mort ».

Découvrir l’irrémédiable…

Cela m’émeut toujours profondément de m’immerger dans ce souvenir. Et aujourd’hui, encore bien plus, parce que j’écris ces lignes.

Je suis désolée si vous ne vous attendiez pas à lire ce genre d’histoire ! ;-))

En fait, il n’y a de manière idéale pour raconter ce genre d’histoire mais je ne suis malheureusement pas la seule maman à avoir perdu son bébé. Il y a chaque année en France, des dizaines, des centaines de femmes à qui cela arrive de perdre un enfant à la naissance. Elles sont 2 250 en 2019.

Derrière ce chiffre, quelle réalité se vit pour celle ou ceux qui sont concernés ? Car les futurs pères sont aussi impactés par cette catastrophe.

Et le traumatisme est le même pour ceux :

  • qui apprennent qu’ils sont atteints d’une maladie grave,
  • qui découvrent que la personne qu’ils aiment, les quitte définitivement,
  • qui subissent des agressions sexuelles,
  • qui découvrent les dégâts après la tempête,
  • qui viennent d’être licenciés après 30 années de bons et loyaux services,
  • ou …..

Je pose la question :

Sommes nous préparés à ce genre de catastrophe ?

Sommes prêts à vivre ce genre de choses ?

Dans la société actuelle, évidemment que non.

Quand comme moi, on parle chaque jour à des patients, on découvre que le chemin pour agir et non pas subir, est bien plus surprenant que ce qu’en disent les magazines de développement personnel.

Dans mon cas, ce qui m’a le plus aidée quand j’ai vécu cette catastrophe, c’est ma fille aînée: si jeune, si menue, du haut de ses huit ans, sa crinière blonde et ses petits yeux bruns, elle m’a tirée, sortie du trou.

Elle m’a pris la main et m’a emmenée marcher avec elle, alors que je croyais que mon corps resterait ankylosé à jamais.

Elle m’a rappelé que la vie, c’est ici, sur terre maintenant, avec elle, ses frères et mon mari.

Comment sortir du silence

On dit que verbaliser la douleur, aide à mieux traverser l’épreuve.

Mais comment dit-on qu’on a perdu son enfant, quand la langue française n’a même pas de terme pour l’exprimer ?

Comment dit-on qu’on a été violé(e) ?

Comment dit-on que notre maison et notre vie ont été emportés par les flots ou par un ouragan ?

Comment dit-on que la science nous a condamné à mort ou nous donne si peu de chances de survie ?

Comment dit-on que retrouver du boulot ça va être l’enfer, parce que je suis trop vieux, que j’ai pas les diplômes, ou le nom qu’il faut ?

Comment dit-on la solitude et le vide qui nous envahit après tant d’années vécues à deux ?

Face à la douleur, silence et solitude profonde.

Vivre avec l’irrémédiable est une obligation, pas un choix.

Le choix, c’est d’agir ou de subir, au cours des 3 étapes que l’on traverse.

1- La gestion de la souffrance

2- L’amorce de la métamorphose

3- L’achèvement de la métamorphose

Etape 1 : La gestion de la souffrance.

Il existe des techniques qui soulagent. Encore faut-il les connaître.

Pour ma part, des manières de ne plus avoir mal, j’en ai cherché. Des livres, sur la mort, sur la mort d’enfants, j’en ai lu… pour comprendre, pour savoir comment ils font pour supporter l’impossible, l’insupportable. Car à l’époque, la psycho, ce n’est pas mon métier ! ;-))

Oui, c’est cet événement qui m’a amenée à la psychologie. je vous en parle plus bas.

Ainsi, le jour où ça m’arrive, l’idée d’aller voir un psychologue ou un psychiatre ne m’effleure même pas tant le choc est fort. Et à cette époque, pour moi, les psychiatres et les psychologues, c’est fait pour les fous, les détraqués. Pas pour des gens comme moi.

Alors je vais cheminer pendant des années seule face à ses douleurs…

Des méthodes, j’en ai utilisé, j’en ai exploré. Du développement personnel, à l’hypnose en passant par la sophrologie. Certaines dont je tairai le nom ici. Car dans ce cas, on se tourne vers tout ce qu’on trouve. On peut d’ailleurs rencontrer beaucoup de charlatans sur le chemin.

Mais, malgré le temps, la blessure était toujours là, sournoise qui remonte la nuit, sous forme d’angoisse. Au cours du temps, j’ai simplement appris à vivre avec elle, c’est tout. Persuadée que c’est ainsi, qu’on doit porter sa douleur toute sa vie.

Cette blessure me pompe une énergie folle, cette plaie intérieure, je la repousse au fond de mes tripes, moi, je suis une combattante, j’irai jusqu’au bout. Et cela va durer 15 ans.

Si je n’étais pas devenue psychologue entre temps, je ne crois pas que j’aurais rencontré l’EMDR (Eyes movement Desensitization and Reprocessing) . Or c’est cette approche psychothérapeutique, qui m’apportera enfin un soulagement définitif et durable.

Aussi, est-il important de savoir qu’il existe aujourd’hui, des approches et des méthodes proposées par des spécialistes compétents, pour nous soulager et guérir.

Leur avantage est énorme :

  • Ne plus avoir à lutter contre la douleur, ce qui permet de réorienter ses forces vers la reconstruction.
  • Et cela limite la durée des moments où on retombe dans la douleur jusqu’au cou, au point de se noyer encore et encore.

Après le choc, la douleur n’est pas , n’est plus nécessaire.

Car une souffrance qui dure, peut bloquer la guérison. Elle peut nous handicaper dans notre vie quotidienne. L’évitement et le déni qui sont des solutions temporaires utiles deviennent des handicaps dans la durée.

Ne plus sortir, s’isoler,

Eviter de se remettre en couple,

Etre tétanisé à l’idée de retrouver un autre travail,

Sauf que, n’étant pas préparé, on peut chercher longtemps sans trouver.

Trop de patients arrivent aujourd’hui encore dans mon cabinet, qui décrivent ce long parcours de quête. Tant d’années de vie de perdues à chercher. C’est ce qui me donne l’énergie et la force de chercher ce qui serait le plus adéquat pour eux.

C’est d’ailleurs à eux, à vous que ces newsletters sont destinées. A vous aussi, si vous êtes psychologues. Car nous avons toujours à apprendre des collègues.

La catastrophe, on ne l’oublie pas. On ne l’oubliera jamais. La cicatrice est là. Le défi de l’étape suivante c’est la métamorphose.

Ce qui va permettre la guérison , c’est l’intégration de ce traumatisme.

Etape 2 : L’amorce de la métamorphose.
Conscience d’un avant et d’un après.

La catastrophe n’est pas la seule chose qui nous touche. L’impact de ses conséquences arrive de plein fouet, sur nous, sur notre façon de voir le monde, de nous projeter, de vivre, que ce soit physiquement ou psychiquement.

  • Si je suis malade gravement, qui va élever mes enfants ?
  • Si je n’ai plus de travail, comment vais-je nourrir mes enfants ?
  • Si j’ai été agressé(e) sexuellement, comment refaire confiance à un autre ?
  • Si je suis seule, comment élever mes enfants sans un père, une mère présent.
  • Si toute ma maison a été engloutie, comment rebâtir quand une part de soi semble avoir été emportée?
  • Si je perds une personne chère et un enfant en particulier, une part de soi meure ce jour-là. Comment retrouver le goût de vivre ?

Et ce qui était possible et supportable avant, tout d’un coup ne l’est plus.

Que la douleur s’atténue ou pas, l’impact d’un traumatisme ou d’une catastrophe est souvent très profond. Beaucoup décrivent leur expérience en disant:

“AVANT je …. ” ou bien “MAINTENANT, je … ”

Quelque chose a changé, il se sont transformés. La conscience d’un avant et d’un après apparaît.

Le début de cette transformation ou métamorphose, demande aussi du courage.

Un petit peu comme si on ne sentait plus en phase avec notre ancienne vie.

C’est désagréable, au départ, cela finit par devenir insupportable, si on n’agit pas.

On n’imagine pas au début la profondeur de ce changement.

Un avant qui n’est plus plus compatible dans cet après.

Après la perte de Claire, je suis retournée au travail dans l’informatique où j’avais des responsabilités. Mais c’est vite devenu intenable pour moi. Mes escarpins pesaient une tonne aux pieds quand j’avançais vers le RER pour rejoindre le bureau. Les préoccupations me semblaient tellement futiles.

La nécessité de trouver un métier qui fasse sens pour la nouvelle personne que je devenais, est apparue. Psychologue. Oh, j’ai tenté d’en retarder l’échéance. Deux ans. Une éternité.

“Repartir à zéro, recommencer 8 ans d’études. Ça ne semblait pas raisonnable. Tout le monde vit avec ses blessures, Michelle. Et ne change pas de métier pour autant”.

Je pose la question : vit ou survit ?

Le problème c’est que survivre, c’était encore mourir à soi.

Alors, j’ai agi. J’ai décidé. Je me souviens encore de cette voix, qui résonne dans ma tête :

“Michelle, c’est maintenant ou jamais ! Si tu ne le fais, personne ne le fera pour toi”.

Alors bien que ce fût un parcours sacrément exigeant et long, j’ai repris des études en travaillant et avec trois enfants. Études passionnantes et oh combien éclairantes sur les souffrances humaines.

Ce choix m’a donné plus de force et fait plus de bien que tout au monde. Plus efficace qu’une thérapie.

J’avais choisi la vie et la reconstruction. Plutôt que de subir, la survie.

A ce début de métamorphose acceptée pour créer un nouveau futur, on donne le nom de croissance post-traumatique.

Étonnamment, pas plus tard que le mois dernier, Magalie, m’a recontactée. Il y a trois ans, elle arrivait dans mon cabinet totalement effondrée par la découverte de l’inceste familial qui rongeait sa famille. La douleur fût apaisée. Mais je la laissais avec son questionnement. Ce malaise dans son travail d’expert comptable. Les chiffres, si loin de son envie d’aider les autres.

Aujourd’hui, elle vient d’accoucher d’une petite fille et elle a tout bonnement démissionné, trois mois auparavant. Sa quête continue. La métamorphose se poursuit.

Magalie a répondu enfin à cette question fondamentale : quel sens donner à sa vie, à ma vie ?

Quant à Jean, qui va de moins en moins bien, qui sait depuis déjà 7 ans, qu’il doit changer dans sa vie. Et qui a reculé l’échéance pour de nombreuses raisons qui sont toujours bonnes.

Bonnes, intellectuellement. Mais pas bonnes pour lui. La maladie recommence à le ronger à cause du stress qui n’en finit pas. Il le sait. Le face à face est là.

S’arrêter, arrêter la métamorphose, c’est laisser la souffrance reprendre la main.

Non, décidément, ce ne sera plus possible comme avant. Ce qui devient douloureux, c’est l’inadéquation entre ce que l’on commence à devenir et notre ancienne vie. Plus le décalage est grand, plus la douleur est forte.

Décider de changer et d’aller au bout est le seul chemin.

On peut transiger pour éviter de changer les choses , mais le temps n’arrangera rien. Cette compromission avec soi-même débouche sur un mal être permanent qui empêche la cicatrisation complète.

Etape 3 : Se métamorphoser ou mourir à soi.

La guérison, va arriver ensuite, et ne sera possible, que si il y a métamorphose.

Seule, cette métamorphose totale sera le processus guérissant.

Beaucoup de personnes restent coincées ou s’arrêtent au milieu du chemin, elles ont réussi à avoir moins mal, mais ne sont pas allées jusqu’au bout du processus de transformation.

En fait, il n’y a pas le choix. Le seul choix c’est d’agir ou de subir.

Se métamorphoser, se transformer, digérer, intégrer ou rester sur le carreau, chaos, non vivante, morte.

Car, la métamorphose ne s’arrête pas là. Elle est plus profonde. Elle impacte tout dans notre vie, le psychique et le professionnel.

Jusqu’où va cette métamorphose ?

  • Changer : de métier, de vie, de conjoint, de lieu de vie …. . Changer.
  • Créer du nouveau.
  • Trouver une force et une densité en soi qui me permettent d’exister, d’oser.
  • Un mouvement qui se poursuit et qui ne négocie plus avec les peurs : force de vivre. La vie en soi qui reprend forme sous des aspects différents

Quand la métamorphose touche jusqu’à notre mission de vie.

Au delà du sens qu’on souhaite donner à sa vie, il y a, comment être pleinement soi dans cette nouvelle peau. Les actes et les actions concrètes posées sont un début.

Sur mon parcours de reconversion professionnelle de huit ans, je me suis sentie revivre. Jusqu’au matin, où j’ai découvert que la vie revenait en moi. Un nouvel enfant. 8 ans après.

Au delà des peurs liées à cette nouvelle naissance, est apparue une plénitude qui m’a surprise. Et si la boucle était bouclée. Finalement, et si je restais dans mon entreprise. Avec mes années d’études en psychologie, je pourrais m’orienter vers la formation et le coaching. Je caresse l’idée de ne pas achever mon mémoire de dernière année.

Mais la vie est subtile qui parfois continue de nous secouer quand nous n’en avons pas encore compris le sens profond. De retour de congé de maternité, je ne retrouve plus mon poste, ni le même niveau de responsabilité. La machine est rouillée. Tout dysfonctionne. Je me retrouve dans un poste dans lequel je m’ennuie terriblement. Mais surtout, la pression croissante dans l’entreprise et le nouveau style de management me prend de plein fouet. Le harcèlement dont je suis victime a raison de moi.

La chenille n’a d’autre choix que de se transformer en papillon.

Arrêter la métamorphose en cours de route, c’est mourir encore.

On ne transige pas avec qui on est au fond de soi, sans en payer le prix fort.

La métamorphose est un processus qui prend du temps, et qui nécessite d’aller jusqu’au bout.

Le papillon que je suis devenue, c’est Psychologue Passionnée par la recherche et le désir de transmettre, qui va jusqu’à l’organisation de sommet en ligne et l’écriture de newsletters.

En écrivant ces lignes et en vous partageant cet espoir qui vous est ouvert, qui nous est ouvert à tous après l’irrémédiable, je sens encore plus la force d’avancer et d’oser écrire, dire et transmettre.

A ce niveau là, apparaît ce que d’aucun nomment ”notre mission de vie”.

La force qui nous transcende, qui nous sublime et qui est d’une très grande puissance.

Cette force qui permet tant d’exploits: des exploits sportifs, des aventures originales ou des actions du quotidien admirables.

Toucher votre mission de vie La découvrir et la réaliser à l’issue d’une catastrophe est le plus magnifique cadeau que je vous souhaite.

Je remercie ici toutes le personnes qui m’ont fait confiance et qui m’ont fait l’honneur de les accompagner dans leur métamorphose. Merci.

Si vous l’acceptez, je vous propose de venir partager dans le groupe privé Facebook « Sommet Guérir Sa Vie », votre Everest, votre métamorphose. Qui seront autant de messages d’espoir pour ceux qui se questionnent encore.

Pour nous rejoindre cliquer ici et pensez à indiquer le mot de passe
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