Vous avez rencontré votre âme sœur, tout s’est enchaîné et vous voilà, à vivre le quotidien ensemble.

Après la lune de miel, la vie de tous les jours rattrape ou a déjà eu raison de votre couple.

Les situations, potentiellement génératrices de désaccords, de conflits voir de conflits, sont de plus en plus nombreux.

Certes, chacun a son histoire, sa vision du monde et sa sensibilité et vous aimez.

N’empêche que la liste des désaccords grandit : organisation, relations, belle-famille, boulot, maison, intimité…

Les occasions sont aussi variées qu’imprévisibles :

  • Rangement des affaires.
  • Désaccords sur l’heure des repas.
  • Nettoyer ce que l’on a sali.
  • Heure à laquelle on rentre du travail.
  • Le temps consacré à son travail, et les horaires.
  • Faire les courses.
  • Quoi manger?
  • Comment le cuisiner?
  • Vider le poubelles, qui, à quelle heure?
  • Sortir le chien.
  • Décider du lieu des vacances.
  • Quel film aller voir au cinéma?
  • Inviter ou pas des amis à manger.
  • Sortir ce soir ou pas.
  • Partir en week end ou pas? où aller?
  • Quand les enfants sont là, comment les éduquer? comment s’en occuper?
  • Et puis combien en avoir, et quand?
  • Les relations avec nos parents, notre famille, nos beaux-parents, notre belle-famille …
  • Ensemble Le temps passé.
  • Quelles activités?
  • Les attentions réciproques qu’on juge insuffisantes?
  • Les besoins différents et la vision de la sexualité dans le couple…

Une liste sans fin….

Comment ces désaccords se résolvent-ils?

Y a t-il des négociations?

C’est toujours le même qui décide? C’est toujours vous, qui cédez?

Le temps est-il arrivé au bout de votre patience?

Aujourd’hui, quelles sont les raisons des conflits récurrentes entre vous et votre conjoint?

A quel niveau de tension relationnelle êtes-vous sur ces points?

Votre énervement monte d’un coup? Vous devenez agressif?

Ou bien, vous finissez par vous en foutre?

Vous ruminez toute la journée contre votre conjointe? ,

Vous boudez? Il (elle) boude?

La coupe se remplit… elle est pleine… .vous avez décidé de partir?

Si s’aimer, est devenu indispensable à la réussite d’un couple, la recette de la réussite repose au quotidien sur d’autres ingrédients.

En plus de l’amour :

1- Avoir une communication respectueuse et bienveillante malgré les divergences.

2- Repérer ce qui veut une communication respectueuse et débloquer la situation autant que nécessaire.

3- S’engager dans des actions quotidiennes qui prévoient une relation harmonieuse.

Qu’est-ce qui fait échouer ces règles de bonne communication, alors même qu’on essaie sincèrement de les mettre en œuvre?

Retrouvons aujourd’hui, Laura et Jean, qui viennent à mon cabinet pour leur seconde séance.

Ils pénètrent dans la pièce d’une façon plus détendue que le premier jour. Jean est plus attentif à Laura, lui propose un siège et s’installe cette fois-ci, à côté d’elle.

Trois semaines auparavant, ils venaient demander de l’aide pour sauver leur couple d’une dangereuse dérive.

En effet, mariés depuis dix ans, leurs relations sont devenues si tendues et conflictuelles que Laura, craint que le couple ne vole en éclat. Très inquiète d’une telle perspective, c’est elle qui a initié une démarche à laquelle son conjoint s’est finalement rallié.

A la fin de la séance précédente, il s’avérait urgent de rétablir une communication bienveillante entre eux, pour limiter l’impact destructeur des conflits et des conflits à répétition.

Grâce à la Communication Non Violente de Marshall Rosenberg, il est possible d’améliorer rapidement sa manière de communiquer, en respectant les 4 piliers :

O comme Observation

S comme Sentiment

B comme Besoin

D comme Demande

L’heure est maintenant au bilan.

Comment ont-ils vécu ces trois dernières semaines ?

Jean est très impliqué et participe plus spontanément à notre échange.

Pour autant, il reste du style à parler franc, sans détournement.

C’est d’ailleurs lui, qui spontanément commence :

«Je peux pas dire que ça n’a rien changé. Parce que j’ai l’impression qu’il y a moins d’électricité dans l’air. Mais votre truc, la CNV, c’est pas la panacée.»

et de poursuivre : ”j’ai bien compris vos 4 piliers, mais franchement, c’est pas évident.

Même si je veux le faire, c’est impossible pour moi. « 

«Ok, il y a O, comme Observation, encore faut-il y arriver à être « observateur » comme vous dites.

Moi, quand Laura m’a fait remarquer que je rentrais tard du boulot, mon sang n’a fait qu’un tour et la moutarde m’est montée au nez, c’est plus fort que moi. La seule a choisi que j’ai pu faire, c’est ralentir un petit peu, que ça monte un tout petit peu moins haut.»

Curieuse d’en savoir plus, je lui demande :

«Vous avez fait comment pour que cela ne monte pas trop haut? « 

Jean répond et poursuit :

«J’ai serré les poings pour me retenir.

Mais ça ne monte pas tout le temps. Hier soir, quand elle m’a proposé de manger poisson riz, et que j’ai vu arriver dans mon assiette, du poisson pané qui avait pris un sacré coup de chaud, pour tout vous dire, il était plutôt noir brûlé que cuit doré. J’étais ébahi.

J’ai bien repéré que ça ne me plaisait pas et qu’elle était débordée à cause des enfants.

Mais j’ai pas eu de mots pour dire ce que vous appelez des sentiments. Pour moi, S, comme sentiment, ça n’a pas de sens.

La vie est plus simple, ça va ou ca va pas. Et là ça n’allait pas du tout. C’est trop compliqué. Vous compliquez trop.

Quant au B, pour mes besoins, alors là, c’est simple, je veux qu’on me foute la paix et que les choses avancent comme je veux. Il n’y a rien de plus à comprendre. Je vous résumerai cela en disant que je veux manger un truc qui tient la route. Y a pas de honte à vouloir ça ? Non !

Au boulot, c’est carré, chacun sait ce qu’il a à faire et avance droit au but.

Où est le problème dans mon couple ? Laura sait ce qu’elle doit faire et on y va.

Pour « D, faire des demandes », alors je vois pas du tout. Depuis 10 ans, Laura, me connaît, elle n’a qu’à faire ce que je veux. Je vais pas lui redire encore et encore ce qu’elle sait qui me fait plaisir.

Déjà «faire ses demandes», je trouve ça humiliant et Laura qui me connaît depuis 10 ans devrait savoir.

Mais en plus, si c’est pour que l’autre vous dise «non», ou n’en fasse qu’à sa tête, c’est pire que tout.

Je ne suis pas habitué à ça.

Je préfère me taire. Mais je n’en pense pas moins.

Et ce n’est pas aujourd’hui que cela va changer.»

Je remercie Jean pour son partage. Et regarde Laura, lui proposant de prendre à tour la parole.

Au cours de l’échange Laura s’est progressivement contractée et l’inquiétude commence à se percevoir sur son visage qui a blanchi.

Elle a envoyé que malgré une légère évolution, comme dit Jean, tout peut encore très vite basculer dans des conflits insolubles.

Je la fixe calmement. Puisant des forces dans mon regard, elle se lance et s’exprime d’une voix douce:

« Parfois j’ai été capable d’observer la situation de notre échange comme si j’étais un papillon collé au plafond.
Je me souviens du moment où Jean a hurlé “Viens voir ce qu’a fait le chien! ».

Vous savez, j’ai voulu un chien, et nous avons un jeune chiot golden retriever, Jeep. Il est comme une grosse peluche.

Dès le début j’ai été capable d’observer quand j’ai entendu Jean.

J’étais présente sans être touchée.

En effet, dans la cuisine il y avait plein partout. Jeep avait déchiqueté tous les emballages qu’il avait réussi à attraper dans la poubelle jaune.

J’ai l’épreuve, Jeep, le sol, mon époux.

Je suis restée calme malgré ses hurlements.

S, comme sentiment, j’avais pas de sentiment particulier.

Je ne sais pas trop dire mon émotion. Et puis un sentiment. Quelle différence entre les entre une émotion et un sentiment. Ce n’est pas clair pour moi.

Ce que je sais c’est que j’étais calme, pas comme la fois, il est rentré tard.

Ce soir là, j’étais totalement sidérée par la réaction de Jean et je me suis comme arrêtée. Quand il est rentré à 21h, sans m’avertir de son retard, j’étais si inquiète. On avait rendez-vous chez nos amis pour l’apéritif, j’y suis allée toute seule. A peine ai-je ouvert la bouche, qu’il a explosé dans une colère monstrueuse.

J’ai rien pu faire ni dire.

Je me suis mis en boule pour avoir le moins mal possible. Mon cerveau était en panne, je dirai. En panne. Et j’ai couché les enfants.

Quand je reviens à l’histoire du chien, j’ai pu repérer mon B, comme besoin. Au fond, j’aimerais vraiment que Jean me parle avec plus de gentillesse. Surtout que je sais que le chien fait des bêtises, il est encore fou-fou. C’est mon chien et j’assume. Mais vraiment plus de douceur, j’aimerais vraiment.

Jusqu’à cet instant, ça allait bien j’étais sereine. J’étais capable d’agir, et de répondre favorablement à sa demande même si sa demande n’avait pas les formes. J’ai trouvé plutôt agréable d’être capable de prendre les choses et beaucoup de recul. Et j’ai tranquillement ramassé les morceaux qui jonchaient le sol.

J’ai poursuivi l’exercice, je me suis laissée à oser demander à Jean.

J’ai formulé ma D comme Demande. Et là tout a dégénéré.

je ne comprends pas très bien pourquoi.

J’ai parlé sur un ton calme, en le regardant. J’ai dû raté quelque chose… J’ai l’impression que j’ai pas su dire les choses.

Alors qu’il commençait à se calmer en voyant que tout rentrait dans l’ordre, ça l’a encore plus énervé. Et on s’est disputé à cause du chien, pourquoi j’en avais voulu un. Et que si ça continue, on allait le ramener parce que Jeep commence à se faire les dents sur certains meubles.»

Je l’interromps, et lui demande des précisions :

«Pourriez-vous me redire précisément les mots que vous avez prononcés?»

Dans le même temps, Jean est sur le qui-vive, prêt à les prononcer ces mots.

Je redonne vite la parole à Laura qui poursuit :

«J’ai dit – tu pourrais me parler plus gentiment, c’est pas grave, c’est pas la peine de t’énerver ! »

Jean sautille sur sa chaise et ne peut s’empêcher de lui couper la parole :

«Et t’oublies de dire 4 mots : c’est pas grave CE QU’IL FAIT ! Quand le chien a bouffé les pieds du meuble que mon arrière grand père a ramené de chine. Pas grave ce qu’il fait!»

Je remercie vivement Jean de ces précisions car elles ont leur importance. Nous reviendrons en détail sur les ingrédients indispensables pour que la CNV fonctionne vraiment.

Je demande à Laura, elle a pu tout exprimer. Elle rajoute :

“Excuse-moi“ -à l’attention de Jean – et elle poursuit :

«Vous savez, j’ai bien vu que le poisson était brûlé, je me suis confondue en excuses. Mais j’ai pas trouvé l’émotion, ni le sentiment. Et la conversation en est resté là, et moi, avec une boule au ventre. D’ailleurs, ça m’a coupé l’appétit.»

Jean et Laura ont essayé.

Et le succès n’a pas été immédiatement au rendez-vous.

Qu’est-ce qui a empêché que cela fonctionne?

A quoi faut-il être attentif pour atteindre le succès.

Les 3 ingrédients d’une communication bienveillante :

  1. Avoir la conscience-de qui se passe en soi.
  2. Avoir une expression verbale adaptée
  3. Etre authentique.
1 – La conscience de ce qui se passe en soi.
  • Conscience-de la mise en route de ses réactions de survie.

Avant même d’être capable de pouvoir observer, il peut arriver que nous soyions instantanément déclenchés par ce qui se déroule.

Comme, Jean le décrit, la moutarde lui monte immédiatement au nez. Quant à Laura, elle se met en boule.

L’un comme l’autre sont pris dans des réactions de survie, que nous avons évoquées dans la newsletter numéro un. Dans ce cas-là, si on ne veille pas à réguler l’impact de la situation sur soi, pour se sortir soit de l’agressivité, soit de l’immobilisation, rien ne pourra se passer.

Votre cerveau, cortex préfrontal est débranché, les réactions de survie sont à l’œuvre. La CNV qui demande présence à soi et réflexion, ne peut donc pas fonctionner.

Voir dans l’article du blog  » Les réactions face à l’inattendu  » et  » Comment rétablir son équilibre intérieur au lieu de rester déstabilisé par un événement ? « , Vous avez les clefs pour comprendre ces phénomènes et y remédier.

  • Conscience de ses sensations et de ses émotions.

Il n’est pas toujours évident de percevoir ce qui se passe en soi. Certaines personnes ne perçoivent ni leurs sensations, ni leurs émotions. Ce n’est pas une question d’âge. Tout simplement, elles n’y prêtent pas attention, tant que la sensation n’est pas devenue douloureuse. Mais vraiment douloureuse ou très désagréable ..

De plus, en état d’hypo-activation, ou d’immobilisation, nous sommes comme anesthésiés; dans ce cas là non plus, pas de conscience des sensations ni des émotions.

À l’extrême, d’autres personnes sont alexithymiques. Si vous leur demandez comment s’est déroulé leur dernier Week-end. Elles vous répondront en décrivant ce qu’elles ont fait et non pas ce qu’elles ont ressenti. Et ainsi quelles soient les situations. Elle travaille un peu peu comme des robots qui font et qui agissent, mais ne s’attardent pas à ce qu’ils ressentent. L ‘a-lexi-thymie, c’est l’incapacité à dire ses émotions.

Il est évident que si l’on ne perçoit pas ses sensations ni ses émotions, il sera encore moins possible de verbaliser ou de partager, ce que l’on ne ressent pas.

Percevoir ses sensations et ses émotions est une compétence qui s’acquiert. La sophrologie et plus particulièrement la relaxation dynamique 1, vous permet de vous entraîner à cela.

  • Conscience de ses besoins

Descendre encore plus en soi, pour repérer son véritable besoin est un défi. Et cela s’apprend.

Je vous propose un exercice pour y parvenir, si cela vous semble difficile.

Exercice pratique : Comment repérer son besoin ?

Choisissez un lieu calme, où vous ne serez pas dérangé.

Installez vous confortablement dans un fauteuil ou sur une chaise.

Choisissez la situation qui vous déclenche.

Entre 0, pas du tout et 10, maximum, choisissez une situation qui ne vous déclenchera pas à plus de 6.

Fixez un point devant vous.

Prenez 2 ou 3 grandes respirations, puis fermez les yeux.

Laissez venir les images de la scène, ce que vous voyez, entendez.

Respirez calmement.

A chaque respiration, descendez plus profondément à l’intérieur de vous.

Laissez venir tout ce qui vient.

Laissez venir les sensations, les pensées, les émotions, et tout ce qui vient dans cette situation.

Observez. Observateur de simplicité.

Evaluer de 0, rien à 10 maximum, à combien cette situation vous perturbe.

Qu’est ce qui est désagréable ?

Qu’est ce qui vous manque ?

De quoi auriez-vous besoin pour vous sentir mieux dans cette situation ?

De quoi avez-vous besoin ?

Si vous aviez une baguette magique que changeriez-vous en vous ?

Que demanderiez-vous à votre interlocuteur ?

Que changeriez-vous dans la situation ?

Avant de revenir dans la pièce, notez sur une feuille ce qui vous vient.

De quoi avez-vous besoin au fond dans cette situation ?

Qu’observez-vous ?

Si vous souhaitez vous pouvez utiliser le mp3 pour vous guider en cliquant ici.

Avec l’habitude vous saurez descendre en vous rapidement et repérer votre besoin.

Par contre les situations qui vous déclenchent fortement, il faudra probablement d’abord, vous re-stabilizer puis descendre tranquillement en vous. Car la perturbation peut vous faire passer à côté de votre besoin réel.

C’est d’ailleurs ce qui se passe, quand jean dit que la moutarde lui monte au nez. Il ne parvient pas à réguler. Alors que si il le fait, il va pouvoir toucher son véritable besoin, qui s’apparente fort probablement au besoin de respect.

Ainsi, quand Laura entend son époux hurler à cause des dégâts que le chiot a fait, bien sûr qu’elle voudrait qu’il s’adresse à elle plus calmement. Et plus profondément, c’est de respect dont elle a besoin.

Peut-être que le besoin de Jean est également un besoin de respect, lorsqu’il se retrouve face à des croquettes brûlées, même s’il comprend qu’elle est débordée. Rien à voir avec les compétences culinaires de Laura.

Jean rentre tard et fort probablement fatigué, et son besoin est fort probablement de reconnaissance pour tout ce qu’il fait pour assurer la sécurité financière de leur famille. Bien loin de l’heure du retour.

Et le besoin de Laura est fort probablement un besoin de sécurité quand elle attend toute la soirée sans nouvelles. On est loin de l’heure du retour.

Quant à Jean, il a certainement besoin que les affaires doivent être respectées, et pas abîmées.

Toucher le besoin réel permet très vite de sortir du débat, est-ce l’heure ou pas ? le chiot est-il sympa ou pas?

Trouver son besoin ne suffit pas toujours. Encore est-il important de savoir formuler sa demande de telle sorte que l’interlocuteur puisse l’entendre plus facilement. Comme être sincèrement authentique dans l’échange actif une réelle bienveillance et non un faux-semblant.

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